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L'évolution du stéthoscope

En 1816, René Laennec révolutionne la médecine avec l’invention du stéthoscope

Selon l’histoire communément admise, René Laennec – parfois aussi écrit Laënnec – invente le stéthoscope en 1816 lors d’une consultation auprès d’une patiente cardiaque. Son premier stéthoscope est décrit en 1817, il évoluera au fil des décennies pour aboutir à l’outil devenu aujourd’hui un symbole de la médecine générale.

René Laennec, inventeur du stethoscope
Renné-Théophile-Hyacinthe Laennec, médecin français inventeur du stéthoscope.*

Comment Laennec a eu l’idée d’inventer son premier stéthoscope ?

Selon la légende, le jeune docteur se rend en 1816 au chevet d’une de ses patientes atteintes de troubles cardiaques. Sur le chemin, Laennec aperçoit des enfants jouer sur un tas de décombres. Deux enfants se tiennent chacun à une extrémité d’une même poutre. L’un deux gratte son côté avec une aiguille tandis que l’autre, l’oreille posée contre la poutre, doit deviner le nombre de touches. Les enfants s’étonnent et s’amusent du son qui est amplifié en traversant le matériau.

René Lannaec expérimente lui aussi et décide de s’inspirer de ce mécanisme physique pour ausculter sa patiente. Il roule un ensemble de feuilles dont il colle le bout contre la poitrine de sa patiente. Il constate que les sons de la respiration et des battements cardiaques sont plus nets et amplifiés. Inspiré par cette expérience, il conçoit par la suite plusieurs modèles de stéthoscopes simples composés d’un cylindre en bois.

Premier stethoscope de Laennec
Un des premiers stéthoscopes de Laennec.*
Coupe d'un stethoscope de Laennec
Illustration tirée du Traité d’auscultation médiate écrit par René Laennec.*
Plusieurs modèles de stethoscopes inventés par Laennec
Evolution des différents modèles de stéthoscopes de Laennec.*

René Laennec et le diagnostic des patients au XIXe siècle

Laennec est un médecin doué. En 1800 à seulement 21 ans, il reçoit deux grands prix de médecine et de chirurgie de l’Ecole pratique. Trois ans plus tard, il est reçu docteur en médecine pour ensuite être nommé en 1816 à l’hôpital Necker de Paris. A cette époque, le son est déjà utilisé pour détecter des pathologies chez les patients, notamment avec les techniques de percussion consistant à frapper le thorax ou l’abdomen avec le bout des doigts.

L’auscultation se pratique à cette époque l’oreille collée contre le corps dénudé du patient. C’est également pour des raisons de pudeur que René Laennec aurait donc inventé le stéthoscope, pour examiner les patients sans établir de contact physique direct. Son invention se révélera utile pour diagnostiquer les maladies respiratoires telles que la phtisie et la tuberculose.

Comme souvent avec les nouvelles inventions, celle-ci a eu son lot de sceptiques. Cette nouvelle méthode d’auscultation a mis du temps à être acceptée par certains médecins qui lui préféraient l’auscultation immédiate (i.e. par contact direct).

L’invention du stéthoscope, loin d’être sa seule contribution à la médecine

Suite à la création du stéthoscope, Laennec publie un ouvrage considéré aujourd’hui comme un pilier de la médecine moderne : Traité d’auscultation médiate. Il y détaille et y classe tous les bruits émis par le thorax. Vous pouvez d’ailleurs consulter l’ouvrage sur le site de la Bibliothèque Nationale de France.

Parmi ses autres contributions à la médecine, René Laennec décrit en détails la péritonite, les mélanomes et métastases ou encore la tuberculose. C’est également lui qui donna son nom à la cirrhose, du grec « kirrhos » pour « fauve » en référence à la couleur des nodules recouvrant le foie.

Evolution du stéthoscope de Laennec

Le stéthoscope de Laennec a été amélioré à plusieurs reprises, notamment par Pierre Piorry en 1830 qui lui adossa un adaptateur pour l’oreille. D’autres médecins et physiciens contribueront à perfectionner l’outil de diagnostic et inventer le stéthoscope bi-auriculaire, puis le stéthoscope différentiel.

Le stéthoscope moderne de type Littmann tel qu’on le connaît aujourd’hui est l’invention du cardiologue américain David Littmann.

*Les photos et illustrations de cet article sont issues de la Wellcome Collection.